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Photo du rédacteurMaude Desbois

Parents en quarantaine

L’autre jour je textais ma soeur pour prendre de ses nouvelles et voir comment ça se passait avec ses trois enfants et leur papa, tous 5 confinés au même endroit 24h sur 24. C’est là que j’ai constaté que, de façon générale, ça commence à être plus difficile cette quarantaine...


La “lune de miel” du début est finie et là, c’est le boutte rough qui commence. On commence à sentir que c’est vachement permanent tout ça et que ce n’est pas près d’être terminé.


C’est comme ça. On va tous vivre des phases similaires, plus ou moins simultanément et en parler sur les réseaux sociaux. Qu’est-ce que vous voulez, on a beau être unique, on se ressemble pas mal quand même ;)


On est quoi là, le 7 avril? Dans une semaine, ça fera un mois que les enfants ne vont plus à l’école et que nous nous sommes, peu à peu, cloîtrés dans nos maisons pour cuver notre COVID tranquilles. Et le plus difficile, je pense que c’est de ne pas savoir quand ça s’arrêtera. Ou, plutôt, quand tout recommencera.


C’est un peu comme courir un marathon. Tu peux pas penser à la distance qui te sépare de la ligne d’arrivée à mi-parcours, sinon t’as perdu. Le corps fait de plus en plus mal, l’air brûle dans les poumons, la nausée se fait sentir et on dirait qu’on se rendra jamais au bout. On risque fort bien de ne pas s’y rendre, d’ailleurs, si on y pense trop.


Un pas à la fois. Inspire. Expire. Puis recommence. Sans penser.


Quand on parle de l’instant présent, c’est un peu ça, finalement. Être là de tout son corps, de toute son âme et avec toute sa tête, maintenant, tout de suite


Je n’ai jamais couru de marathon. Le maximum que j’ai fait c’est 10 km (Yé!). Mais j’ai marché 1000 km en 34 jours, seule en Espagne par contre. J’ai traversé une séparation extrêmement difficile (et c’est peu dire...) avec le père de mes enfants. Je traverse encore régulièrement des périodes de violence psychologique que je dois gérer et mettre dans une petite boite (même plus de deux ans après), avec à côté mes enfants vers qui je dirige toute ma lumière pour en prendre soin au mieux de ma connaissance et de mon amour infini pour eux.


Avaler tout le contenu du frigo d’un coup, gérer une année entière en 24h, on s’entend que ça se peut pas. Je me sens comme ça, des fois. Comme si je me faisais écraser par ma vie, étouffer par son contenu. C’est dans ces moments-là où mon coeur lâche, que mes jambes ne me portent plus, que j’ai envie de tout jeter à la poubelle et de mettre le feu.


J’ai appris à respirer et à sourire malgré tout. À faire le vide pour repartir. J’ai appris à prendre un élément à la fois dans tout ce bordel pour être capable de sortir la tête de ce nuage suffoquant; et peu à peu, j’ai repris le contrôle. J’ai recommencé à agir pour mon bien et celui des autres, à penser à moi, ou plutôt à travers moi pour m’aimer mieux. Quand je reçois un de ces messages plein de fiel, je m’en détache; ça ne m’appartient pas et je choisis de sourire à cet être, au fond, bien malheureux. Quand j’ai une journée plus difficile avec mes enfants, je les regarde avec amour et je me détache de la relation (ça c’est ma soeur qui m’a dit ça un jour, et ça m’a vachement aidée!).


Je leur laisse l’espace dont ils ont besoin et auquel ils ont droit pour être en colère; et je choisis de les aimer plus que d’habitude parce que, au fond, c’est ce dont ils ont besoin. Je les prends dans mes bras à travers leur désaccord et leurs larmes, et tout d’un coup, ils deviennent tout mous et s'accrochent à moi au lieu de se débattre pour revendiquer l’injustice du troisième biscuit qu’ils voulaient cinq minutes avant mais qu’ils n’ont pas eu.


Je ne me le dirai jamais assez, et je vous le répète en même temps : indulgence!

Envers vous-même, envers vos enfants (et même en tout temps et avec tout le monde finalement…), car ce ne sont que des enfants après tout. Des enfants qui n’ont pas notre bagage et notre expérience de vie pour relativiser et faire la part des choses.


Si c’est difficile pour bien des adultes, imaginez ces petits bouts de personnes bien entières qui cherchent seulement à trouver leur place dans ce monde, et qui vivent parfois beaucoup trop de chamboulements intérieurs pour ce que leur petit coeur peut exprimer.


Il faut essayer pour faire des erreurs, et faire des erreurs pour s’améliorer. Ça vaut pour tout le monde, enfants compris.


Ah oui! Et tu as le droit de flancher de temps à autre (ou de péter ta coche, choisis). Ça arrive. C’est pas glorieux j’en conviens, mais Dieu que ça fait du bien! Et zut, on est humains nous aussi.


Quand je parle à mes enfants, comme je parlerais à n’importe qui d’autre, c’est là qu’ils m’écoutent et qu’ils comprennent mes mots. C’est là qu’ils se sentent apaisés et qu’ils savent qu’ils ont un endroit sécuritaire pour vivre leurs émotions de façon saine et pour apprendre.


C’est primordial pour moi dans leur apprentissage de leur dire quand je fais des erreurs. De m’excuser lorsque j’ai tort. De leur expliquer que, moi aussi, j’ai le droit de vivre de la colère et de l’exprimer. Je leur dis souvent : “On se parle avec douceur et amour”, et je tâche de faire de même.


Je leur fait comprendre que, moi aussi, j’ai besoin de mon espace et de ma bulle à certains moments et qu’ils doivent le respecter (plus que jamais en ces temps où on est empilés les uns sur les autres dans nos pénates sans autre choix que de venir en troupeau!).


C’est ce que je vous envoie aujourd’hui. Beaucoup d’amour et de douceur. Vous êtes ce que vous êtes et c'est bien amplement. (Même si ça sonne quétaine, je m’assume fois mille!!!)


Bonne journée!






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