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Photo du rédacteurMaude Desbois

Trop d'arcs-en-ciel


On dirait que je suis plus capable de voir #çavabienaller et à en voir mon fil Facebook je sais que je ne suis pas la seule… C’est vraiment pas parce que je suis pessimiste ou que je veux ruiner le party d’arcs-en-ciel, promis. J'ai été dans les premières à peindre haut et fort un arc-en-ciel géant dans ma fenêtre de salon avec mes enfants et à mettre le hashtag à la queue de toutes mes publications.




Là, c’est un peu comme trop de licornes ou trop de glaçage sur un gâteau. Qu’est-ce que tu veux, ça finit par donner mal au coeur! C’est beau un temps, mais après ça ne suffit plus, pis c’est ben correct. Un trend ça passe, pis on est peut-être juste tous rendus à une autre étape de notre confinement respectif.


C’est aussi parce qu’on commence à voir (vraiment!) l’autre côté de l’arc-en-ciel comme l’a si bien illustré Chloloula Bédé et illustration dans son dessin qui circule actuellement sur les réseaux sociaux et qui traduit parfaitement l'envers de la médaille, part d'ombre nécessaire à la lumière que nous tentons de diffuser à coup de grands traits colorés.


« Ça va pas bien pantoute! »

Il y a aussi les personnes qui ont mis à leur fenêtre des messages du genre :  “Ça va pas bien pantoute!”. C'est parce que, en effet, ça ne va pas si bien que ça pour tout le monde et il faut l'accepter pour passer au travers. Il faut s'en souvenir pour pouvoir s'occuper de ceux qui n'ont pas le temps, l'envie ou la possibilité de : faire un jardin, cuisiner son pain, semer des petites graines dans des coquilles d'oeufs, s'inventer un nouveau hobby ou relever le nouveau super-défi de la semaine sur Facebook.


Je me compte très chanceuse pour ma part. Malgré le fait que je n'aie plus d'emploi, mes enfants, ma famille et moi-même sommes en pleine santé, je ne manque de rien, je peux bénéficier de l'aide gouvernementale, j'ai même le bonheur de faire la garde partagée et d'avoir du temps pour moi. Je fais partie des "privilégiés" même si le retour à la réalité une fois le confinement terminé risque d'être quelques peu vertigineux...


Par contre, entre temps, je ne vis pas de violence conjugale, je ne suis pas immunosupprimée, malade, seule, âgée, isolée et je ne dois pas composer avec un emploi en télé-travail à temps plein ou partiel en plus de jongler avec l'épuisant cirque familial à chaque jour.


La situation est sincèrement difficile pour beaucoup de familles, de personnes seules, pour les personnes âgées et pour tous les travailleurs des services essentiels qui mettent leur santé à risque pour nous.


Alors eux, ils en ont peut-être marre de voir que #çavabienaller alors qu'ils ont plus que jamais besoin d'un soutien autre que financier, d'un peu d'écoute et d'humanité, d'un répit.


La Fédération québécoise des organismes communautaires famille à la rescousse!

La Fédération québécoise des organismes communautaires famille a lancé l'alerte pratiquement dès le début. Ils ont su voir immédiatement ce qu'allait vouloir dire le confinement pour beaucoup de québécois, en ville autant qu'en région.


C'est pourquoi l'équipe de l'FQOCF ainsi que LigneParents ont uni leurs forces et mis en place le service #PrioritéParent, un service gratuit offrant du soutien et de l'aide aux familles. Contactez-les si vous en ressentez le besoin : ils sont là pour vous!


Alors mon texte aujourd'hui ne se veut pas sombre et écrasant, mais plutôt comme une caresse, un gros câlin virtuel, une respiration profonde, pour vous dire que c'est correct si ça va pas. Vous avez le droit et c'est totalement légitime. Et si vous en avez marre des arcs-en-ciel, envoyez-leurs un doigt d'honneur bien droit et riez un bon coup, ou pleurez si c'est ça qui vous ferait du bien en ce moment. Levez-vous et dansez dans votre salon, la musique à fond, chantez à tue-tête le temps de "votre toune"!!!


C'est une situation hors du commun et difficile, c'est vrai. Tentez de trouver en vous un petit trou, juste un tout petit trou, par où laisser entrer l'air frais du printemps, ou pour évacuer le trop plein de vapeur. Laissez cette fissure s'ouvrir pour laisser entrer la lumière, comme disait Cohen. Pas besoin d'arcs-en-ciel. Juste de savoir que vous êtes là, que vous vivez ce que vous vivez maintenant, et surtout, que ça finira. Un jour. Bientôt j'espère. Éteignez votre Facebook, filtrez l'information dont vous vous laissez imprégner, trouvez ne serait-ce qu'une seule petite chose qui vous remplit le coeur et pensez-y bien fort, retournez à l'essentiel et à ce qui vous aidera réellement en ce temps de crise, malgré tout, tout, TOUT.



Références et lignes de soutien

Pour les situations nécessitant une aide IMMÉDIATE et pour parler en tout temps (24/7), contactez LigneParents au 1-800-361-5085 (clavardage et courriel aussi accessibles au www.ligneparents.com)


Pour les situations ne requérant PAS un suivi urgent, mais plutôt un suivi régulier, remplissez le formulaire en ligne au www.fqocf.org/prioriteparents


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